Chapitre Wallonie de l'Internet Society :
Bilan et projets 2003
1. L'Internet Society (ISOC)
1. L'Internet Society (ISOC) L'Internet Society (ISOC) est une société sans but lucratif dont le siège social est en Virginie (USA). C'est une institution de recherche et d'éducation dédiée au développement et à la propagation globale de l'internet. L'ISOC a été fondée par les inventeurs de l'internet, parmi lesquels notamment le Dr Vinton Cerf. L'ISOC est constituée sur base d'une charte et dirigée par un conseil d'administration élu. Elle organise des rencontres mondiales annuelles sur chaque continent.
Depuis sa conception, dans les années soixante, l'internet a connu une croissance époustouflante. Personne ne possède ce réseau mondial de communication et beaucoup de gouvernements essaient de le contrôler. Dès lors, l'internet a besoin d’un groupe constitué d'acteurs et d'usagers attentifs pour répondre aux questions fondamentales posées par les internautes du monde entier. L'ISOC a été conçue par des pionniers avec l'idée qu'il était vraiment important de faire partager les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) au plus grand nombre. Elle s'est engagée à assurer une veille active sur le développement technologique et sociétal de l'internet.
Les enjeux sont considérables, tant sur les plans techniques, administratifs, économiques et commerciaux que face aux questions de la construction d'une éthique et du fonctionnement de la société démocratique.
Les membres de l'ISOC sont des professionnels de l'internet, des bénévoles souvent passionnés par la recherche qui permet de mettre en œuvre la stratégie de cette organisation. Ils participent en ligne, par l'intermédiaire de listes de discussion, à l'élaboration de tous les projets de l'ISOC : missions, plans stratégiques, groupes de travail, élections, publications, formation, aide au développement.
L'ISOC a pour mission d'assurer l'essor, l'évolution et l'utilisation de l'internet pour le bienfait de toutes et de tous à travers le monde. Si le plan technique du développement des TIC occupe une part importante des travaux d'expertise, le plan sociétal cherche à se structurer dans la mesure où les interlocuteurs actifs et motivés se manifestent de plus en plus nombreux, en provenance de tous les coins de la planète, valorisant toutes les langues et toutes les cultures.
Les principes directeurs de l'ISOC sont notamment la participation ouverte, l'assistance mutuelle et le partage de la connaissance, la collaboration dynamique, la non-discrimination dans le respect de la démocratie et de la Déclaration universelle des Droits de l'homme, l'autorégulation, la liberté d'expression, le respect de la vie privée, la sécurité en ligne. L'ISOC vient de publier un nouveau "Code de conduite pour les membres individuels de l'ISOC".
La renommée de l'ISOC dépend de l'action de ses membres et l'intérêt de tous serait de forger un "label" universel de qualité qui ferait de l'ISOC, seule ONG (organisation non gouvernementale) mondiale de gestion de l'internet, apolitique et sans but lucratif, l'intermédiaire autorisé de chaque pays en fonction de chaque contexte humanitaire et citoyen. Il s'agit là, de la part de l'ISOC, d'un engagement lourd à assumer s'il n'est pas relayé activement par des stratégies structurées. Début 2003, l'ISOC compte 150 organisations membres et 14.000 membres individuels répartis dans 180 pays
Pour concrétiser ses objectifs généraux sur le plan mondial, en s'appuyant sur les forces locales, l'ISOC s'est structurée en chapitres : chapitres reliant les pages internet sur une entité géographique, mais aussi chapitres permettant une recherche et une mise en commun des acquis, à des personnes ou sociétés qui travaillent vers des objectifs communs. Quelque quatre-vingt chapitres sont agréés à ce jour. L'ISOC compte beaucoup sur les chapitres qui lui permettent d'établir un relais dynamique entre la structure virtuelle de l'internet et la réalité appréhendée dans chaque région ou pays concernés. Le rôle des chapitres est de faire la promotion locale de l'internet, d'agir sur l'éducation à l'internet, d'inscrire de nouveaux membres à l'ISOC, d'assurer le lien entre les membres et l'ISOC, de participer activement aux projets et à la politique de l'ISOC, de développer les standards d'utilisation des TIC (The Internet Engineering Task Force, IETF).
2. Le Chapitre Wallonie de l'ISOC Un chapitre de l'ISOC représente un défi et une réelle opportunité pour la Wallonie. En gestation depuis juillet 1998 et annoncé lors du congrès mondial de l'ISOC à Genève en 1998, le Chapitre Wallonie de l'Internet Society (ISOC Wallonie) a été fondé officiellement lors de son assemblée générale constitutive, ce mardi 24 novembre 1998 à Namur. Il réunit, parmi ses membres, des personnalités représentatives de tous les domaines composant la société en Wallonie, dans un cadre pluraliste et interdisciplinaire : administrations, associations, entreprises, institutions, universités et société civile. Des secteurs multiples y sont associés, tels l'environnement, l'informatique, la médecine, les médias, les métiers d'art, domaine social et le secteur de la formation. L'ISOC Wallonie rassemble les projets de développement de l'internet, constitue une structure neutre de prise de conscience démocratique pour l'éducation. Il est reconnu par l'ISOC monde comme interlocuteur autorisé pour le pays concerné. L'ISOC Wallonie s'est constitué en association sans but lucratif le 11 janvier 1999 à Namur, ses statuts ont été publiés au "Moniteur" le 30 décembre 1999 [8]. Les activités de l'ISOC Wallonie sont présentées sur son site http://www.wallonie-isoc.org, géré sur le serveur indépendant du centre de recherche Institut Jules-Destrée ‑ qui figure parmi les fondateurs du chapitre.
L'affirmation de la diversité culturelle est l'un des objectifs de l'ISOC Wallonie. C'est l'avenir de nos cultures propres qui est en jeu, plus encore pour les nouvelles générations dont l'éducation va passer par l'internet. La cohésion de la culture globale numérisée passe sans aucun doute par le partage de la connaissance. Cette maîtrise liée au respect des principes de la démocratie peut servir de tremplin à une nouvelle forme de citoyenneté universelle.
Les conclusions des rencontres 2000 de l'ISOC Wallonie, sur le thème "Langues, Cultures et Internet : enjeux, stratégies et développement durable", insistaient largement sur l'urgente nécessité de favoriser les échanges de travail, la consultation des sources et la valorisation des contenus dans la langue de chaque citoyen.
Le titre de "chapitre" de l'ISOC ouvre des perspectives de recherche et d'échange souvent de haut niveau sur toutes les thématiques liées au développement des TIC dans un cadre. L'ISOC Wallonie a pris part à de nombreux thèmes de discussion et de travail concernant les NTIC. L'une de ses contributions a été la constitution d'une base de données reprenant tous les organismes cités (avec activation du lien vers chaque site internet) sur le site de l'ISOC Wallonie. Cette base de données est la seule référence de ce type pour le groupe de discussion sociétale de l'Internet Society. L'ISOC Wallonie a également travaillé à la traduction en français des documents officiels ou des communiqués tant de l'ISOC que de l'ICANN, en collaboration avec l'ISOC France.
En juin 2002, le Comité exécutif de l'ISOC Wallonie a accueilli, à Namur, le président fondateur de l'Internet Society et co-inventeur de l'internet, le Dr. Vinton Cerf, pour envisager avec lui les questions de la gouvernance de l'internet.
Les statistiques du site Wallonie-ISOC.org confirment l'intérêt des internautes pour les sections du site reprenant les actes des rencontres de l'ISOC Wallonie, pour les pages relatant l'histoire de l'internet ainsi que pour cette base de données de liens "Internet Societal Useful Links". Les visiteurs proviennent d'Europe mais aussi des Etats-Unis, du Canada et du Québec. Un grand nombre d'universités figurent parmi les visiteurs, de même que de grandes sociétés et des sites gouvernementaux. En février 2003, le site a reçu quelque 2500 visites pour près de 24.000 accès.
L'ISOC Wallonie fait partie, depuis 1999, du Conseil européen des Chapitres de l'ISOC (ECC). Son président Jacques Berleur a assuré la présidence de l'ECC du 1er juillet au 31 décembre 2001. A cette occasion, les Rencontres 2001 de l'ISOC Wallonie ont rassemblé les représentants des chapitres européens de l'ISOC. Les actes de ces travaux sont en ligne sur les thèmes de "Information Society Policies" (Bruxelles, CE, DG INFSO, 07.12.01.) et "eGovernment and Administrative Simplification" (Namur, FUNDP, 07.12.01.).
Le portail LaFrancité.org est issu des premières rencontres de l'ISOC Wallonie, en juin 2000, sa création étant signée de commun accord par l'ISOC France, l'ISOC Québec et l'ISOC Wallonie, avec l'appui de l'ISOC Luxembourg alors en formation. LaFrancité a pour objectif de constituer un vaste répertoire organisé de données et de sources en langue française, reliant les sites existant par référencement sur le portail. Quelque 150 sites internationaux y sont désormais liés et y font référence, avec pour but la mise en valeur du savoir au sein de la francophonie. Un classement thématique est activé et une base de données interactive est en constitution, valorisée sur le long terme, permettant la reconnaissance du portail comme outil performant pour la mise en œuvre de la diversité culturelle et linguistique de l'internet (face, notamment, à la prépondérance anglophone).
Le portail LaFrancité, dont l'initiative a été saluée à Paris le 9 juillet 2001 par Madame Anne Magnant, Déléguée Générale à la Langue française a été présenté officiellement lors des rencontres de l'ISOC France en janvier 2002 par l'ISOC Wallonie, en présence des autres chapitres francophones de l'ISOC (Bénin, France, Québec, et Roumanie).
Le portail LaFrancité s'est fait connaître et est référencé sur une série de sites officiels de la francophonie. La structure dynamique reliant les sites par un lien offre un accès structuré pour les internautes accédant plus difficilement à l'internet (matériel ou connexion). Les sites qui s'y inscrivent proviennent principalement de France, de la Région Wallonie, de la Communauté française Wallonie - Bruxelles, du Québec, mais aussi de régions francophones aussi lointaines que le Liban, la Guyane, le Viêt Nam, le Brésil, l'Espagne, le Gabon, la Louisiane, l'Inde, ... Les sujets sont liés à l'éducation, à la formation, à la communication aussi bien qu'à l'art, au droit ou à la citoyenneté. Le portail LaFrancité était associé au congrès international qui a permis la création de l'ISOC Francophonie (Québec, juin 2002). Les statistiques du portail LaFrancite.org indiquent quelque 9.300 visites pour environ 46.700 accès en février 2003. Les visiteurs proviennent principalement de France, de Wallonie, du Québec, de Suisse, du Luxembourg, mais aussi de pays non francophones. Une grande majorité d'universités sont représentées.
Depuis l'origine, la gouvernance de l'internet se caractérise par une forte concentration des organes techniques de gestion et de contrôle aux Etats-Unis. Ainsi, the Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), qui supervise l'ensemble du dispositif sous contrat avec le Department of Commerce, a été crée en 1998 comme société privée à but non lucratif sous statut californien. L'ICANN est chargée d'assurer une cohérence générale du système dans un contexte de privatisation de la gestion des noms de domaine et des adresses IP. L'Europe soutient le processus de l'ICANN mais en mettant en avant le respect d'un certain nombre de principes généraux de droit devant s'appliquer à son fonctionnement : stabilité et sécurité, ouverture à concurrence, transparence, application du droit, internationalisation. Après quatre ans de fonctionnement de l'ICANN, il est clair que, tant dans la forme que dans l'esprit, ces principes ne sont en réalité pas appliqués. Du point de vue européen, belge et wallon, l'enjeu est d'assurer le respect des principes de droit, national et communautaire européen, mais aussi celui d'une représentation équilibrée des intérêts en cause, tant du point social, industriel, académique que culturel et linguistique. Dans cette voie et pour ce qui concerne la représentation des utilisateurs au sein de l'ICANN, une plate-forme "at large" régionale (RALO) pour l'Europe est en voie de constitution.
L'ISOC Wallonie pourrait envisager d'y avoir une représentation ou de soutenir des représentants conformes à ses objectifs. Les chapitres européens regroupés au sein de l'ECC ont récemment lancé de concert une initiative pour mettre en oeuvre un RALO européen. L'ISOC Wallonie pourrait s'y joindre, d'autant que Richard Delmas, membres de son Comité exécutif est actif au sein du Governmental Advisory Committee (GAC) aux côtés de Christopher Wilkinson, lui aussi membre de l'ISOC Wallonie. Pour ce qui concerne le nom de domaine de premier niveau ".ORG", la délégation a été récemment attribuée à l'ISOC à travers une structure à but non lucratif qui se met en place, le Public Interest Registry (PIR). L'ISOC Wallonie, en tant que chapitre reconnu de l'ISOC, a participé à la mise en place, l'organisation et le déploiement du ".ORG" et aura l'occasion de jouer un rôle dans sa gestion, puisque Eric Tomson, administrateur membre du Comité exécutif de l'ISOC Wallonie, a été nommé administrateur du PIR. Il s'agit d'un identifiant devant être utilisé par les organismes et associations à but non lucratif de par le monde. De même pour ce qui concerne le ".EU", la procédure d'attribution du registre est en cours et devrait aboutir d'ici l'été 2003. Le nom de domaine pourrait être opérationnel en fin d'année. Il est prévu une structure de représentation des utilisateurs avec un rôle consultatif dans la mise en oeuvre. L'ISOC Wallonie devrait pouvoir jouer un rôle dans la gestion de ce nom de domaine qui touche directement à l'identité européenne sur l'internet : il pourrait servir de levier et d'image pour l'économie et la société wallonne, sur les plans régional, fédéral, européen et international.
Les événements listés dans ce tableau font état de prestations fournies, dans le cadre de leurs fonctions, par des membres du Comité exécutif de l'ISOC Wallonie, notamment :
Jacques Berleur
(JB)Recteur honoraire et Professeur à l'Institut d'Informatique, Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur (FUNDP),
Chair of TC9 (Technical Committee on the Relationship between Computers and Society, International Federation for Information Processing (IFIP),Richard Delmas
(RD)Administrateur principal à la DG Société de l'Information de la Commission européenne (CE – DG Info),
Conseiller auprès du Comité des Gouvernements de l’ICANN (GAC)Marianne Poumay
(MP)Directrice du Laboratoire de Soutien à l'Enseignement Télématique (LabSET), Université de Liège (ULg) Marie-Anne Delahaut
(MAD)Administratrice réseaux, adjointe à la direction de l'Institut Jules-Destrée L'ISOC Wallonie participera au Sommet mondial sur la Société de l'Information (SMSI) qui se tiendra à Genève en décembre et est inscrit parmi les organismes participant au processus préparatoire (rubrique "Préparation", "Participants").
3. Développement des activités et des partenariats de l'ISOC Wallonie Les considérations qui précèdent ont montré que la Chapitre Wallonie de l’ISOC avait trois vocations :
‑ Représenter les intérêts et s’exprimer au nom des utilisateurs wallons de l'internet au sein des organismes qui en assurent la gouvernance;
‑ Attirer l’attention et expliquer aux autorités les enjeux liés au fonctionnement et aux projets des organes de gouvernance de l’internet (ISOC, ICANN, ECC, Francophonie);
‑ Relayer leurs priorités auprès de ceux-ci,
‑ Faire circuler des informations relatives à la gouvernance de l'internet et à ses enjeux auprès des utilisateurs de l'internet et les stimuler à y participer.Actuellement, ces vocations sont mises en œuvre par le Comité exécutif du Chapitre Wallonie : il comprend six personnes, qui suivent les importantes activités des organes de la gouvernance de l'internet, qui échangent informations et projets avec les autres chapitres ‑ en particulier avec les chapitres européens, que l'ISOC Wallonie a contribué à rassembler au sein d’une structure permanente (ECC). Le résultat de ce travail est une manifestation de l’existence de la Wallonie dans les cénacles européens et mondiaux d’Internet.
Synthèse du programme proposé
- Valoriser les contacts de l'ISOC Wallonie
‑ organiser sa présence au sein de l'ISOC, de l'ICANN, de l'ECC, de la Francité.
‑ faire connaître l'ISOC Wallonie;
‑ faire connaître les besoins liés aux TIC en Wallonie :
‑ identifier et construire des alliances et des partenariats.- Rassembler et trier les informations
‑ nécessité d'un accès permanent à l'internet;
‑ nécessité de gestion quotidienne, d'analyse et de synthèse du contenu des informations;
‑ compréhension de l'utilisation et de l'usage des informations internationales liées aux TIC.- Rendre compte, informer, suggérer
‑ élaboration de mémorandums à l'attention des interlocuteurs concernés;
‑ remise d'avis concernant des thématiques liées aux TIC;
‑ émission de notes aux décideurs;
‑ mise en évidence, en fonction des missions, d'opportunités liées au secteur privé; au secteur public; au secteur associatif; à la société civile.- Valeur ajoutée pour les membres de l'ISOC Wallonie dans le domaine des TIC
‑ être informés;
‑ être formés;
‑ en retour, faire part de leur intérêt, de leurs travaux, des informations significatives.- Actions
‑ valoriser le site de l'ISOC Wallonie ou un nouveau portail par la diffusion des informations, l'interactivité et le système de veille;
‑ informer concernant les événements, les formations, les congrès ou réunions concernés;
‑ ouvrir des espaces de débat, des forums publics ou fermés;
‑ produire une revue de presse ciblée;
‑ créer et dynamiser un parcours d'insertion numérique adapté;
‑ développer la réflexion sur la nouvelle citoyenneté virtuelle dans le cadre de la Wallonie.
Renseignements : ISOC Wallonie : http://www.wallonie-isoc.org/
Jacques Berleur, président - Marie-Anne Delahaut, administratrice-déléguée
