Atelier Isoc Wallonie 2000 Workshop
Langues, Cultures et Internet : enjeux, stratégies et développement durable
Namur, samedi 17 juin 2000
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Rencontres de l'Isoc France Autrans' 2000
08.01.2000

Gouvernance de l'Internet
Richard Delmas

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Isoc France

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CE-Société de l'information

Internet et gouvernance sont deux notions à la fois génériques et ambiguës. Elles sont maintenant généralement accolées pour qualifier la gestion globale et l'accès au réseau des réseaux pour les noms de domaines, adresses et protocoles de transmission. Les deux néologismes paraissent aussi porteurs d'un mieux être technologique, d'une promesse de temps nouveaux, où la démocratie se trouverait régénérée grâce au déploiement de l'Internet et de ses bienfaits.

Il est clair que le terme gouvernance fait penser à une forme allégée et libertaire de l'État. Les intérêts privés s'y accordent pour développer le commerce électronique, et instiller une forme de cyber-représentation politique sans origines et sans contraintes. Mais la gouvernance figure aussi un régime complexe de conventions élargi à la planète entière, où chacun serait un arbitre spectateur de la mondialisation sans en être un véritable acteur. La gouvernance se présente alors comme un dispositif juridique normatif, inspiré de la common law, de nature à renforcer le discours technique et les intérêts des monopoles qui façonnent au quotidien, pour leurs profits, les mondes de l'Internet.

Les réseaux d'information et d'échanges se doivent d'être, en apparence, distributifs, transparents, et empreints d'une dimension de gratuité sinon de générosité. Dans le même temps, ils condensent et caricaturent la nature véritable du pouvoir : monopole de la violence, secret de la décision et rejet du débat. De façon liturgique, Lawrence Lessig, professeur à l'Université de Harvard affirmait récemment "Il n'y a pas un problème de gouvernance dans le cyberespace. Il y a tout simplement un problème de gouvernance" Il nous semble aujourd'hui que cette assertion soit déjà largement dépassée. La convergence des valeurs et des concepts a trouvé son territoire, sa religion, sur Internet.

C'est ainsi qu'en quelques années Internet a développé un paradigme économique, un régime politique en lui-même, une culture de transit comme le dit Marc Guillaume. Il justifie la croissance, la richesse et l'emploi. Mais si Internet se propose comme la face post-moderne de la démocratie, il constitue, à bien des égards, une prophétie auto-réalisatrice qui permet l'accélération des échanges sans véritablement fonder de nouvelles valeurs d'usage. Quelles seront les règles d'un partage équitable et solidaire de l'Internet ?

Richard Delmas - CE-Société de l'Information
octobre 1999
Richard.DELMAS@cec.eu.int



Page mise à jour le mercredi 15 mars 2000