Premières Rencontres de l'Isoc Wallonie, Namur, 17 juin 2000
Education, Cultures et Internet : Quelles stratégies pour la Wallonie ?
Table ronde commune de synthèse
(version de travail)
Président : Jacques Berleur, Président de l'Isoc Wallonie, Recteur honoraire
des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur (FUNDP)Jacques Berleur
Merci, à tous les intervenants de cette journée. Nous n'avons guère eu le temps d'organiser l'interaction avec la salle, telle que nous l'avions souhaitée. Voici sans doute le moment propice pour formuler, en termes de recommandations, la synthèse de nos réflexions de ce jour.
Je vous rappelle que Bruno Oudet interviendra au terme de cette réflexion de synthèse. L'équipe du Québec nous proposera également une motion.
Vis-à-vis des différentes thèmes évoqués dans les tables rondes, les membres de l'assemblée ont-ils quelques propositions à soumettre ? J'en ai notées quelques-unes au long de notre journée, mais je préfère vous laisser d'abord la parole.
Jean-Claude Guédon
Très brièvement sur la question de la gouvernance, une série d'analyses qui reposent sur trois points. Les trois points, c'est Start-up, IPV6 et IP6. Je m'explique. La topologie mondiale actuelle, en voie de développement vers Internet II, repose sur un dispositif complètement étranger au principe même d'internet, à savoir un système étoilé. C'est le start-up qui se trouve près de Chicago. Je pense qu'il serait très important de commencer à penser à la réticulation de l'Internet au niveau d'Internet II par la construction, le plus rapidement possible, d'autres start-up. Je pense que l'Europe devrait se présenter comme le deuxième start-up dans le monde. Il y a un travail à faire au niveau de toute l'Europe et, à cet égard-là, je suis sûr qu'il y a des régions d'Amérique - des Amériques - qui seraient prêtes à vous appuyer pour ce projet.
Deuxième niveau, qui est lié à celui-ci. Une fois que vous êtes dans le start-up, vous êtes au niveau d'IPV6. Si vous êtes au niveau d'IPV6, vous n'avez plus de problème d'adresses. On a entendu aujourd'hui à quel point la question des adresses est importante pour la gouvernance de l'internet. Donc, du même coup, vous commencez à trouver des nouveaux moyens pour régler les problèmes d'adresses, au moins au niveau de ce deuxième start-up, et vous donnez un modèle de gouvernance nouveau qui pourrait partir d'Europe et non plus partir des Etats Unis.
Troisième niveau qui est, à mon avis, extrêmement important - à tel point que nous l'avons inscrit dans les statuts de la section québécoise de l'Internet Society -, la notion de permettre à tout citoyen de pouvoir devenir "serveur" dans l'internet. En fait, ceci se traduit techniquement par une chose très simple. Il faudrait absolument renforcer l'idée que tout le monde devrait avoir non seulement un accès à l'internet mais une adresse IP fixe. Dès qu'on a une adresse IP fixe, on peut prendre un petit ordinateur et le transformer en serveur. Si vous avez une adresse dynamique, comme beaucoup de fournisseurs de service vous les donnent, il est très difficile de monter un serveur. Vous pouvez le faire, il y a des trucs, mais ce n'est pas évident.
Benjamin Franklin disait dans le temps que, si tout le monde pouvait avoir une imprimerie, nous aurions une meilleure démocratie. Je soumets à cette assemblée l'idée que, pour l'internet, le fait d'être un serveur, c'est comme le fait d'avoir une imprimerie. Et je soumets à cette assemblée l'idée que ce serait peut-être intéressant de donner à chaque citoyen la possibilité de devenir son propre imprimeur électronique. Merci.
Bernadette Charlier
J'aimerais bien que dans le futur, on réfléchisse encore à la défense des langues sur l'internet. Willy Bal, qui est un poète wallon et un linguiste africaniste, disait que les langues ont trois fonctions : communication, identification et fonction ludique.
En termes de communication, je crois que, si on veut favoriser notre langue, il faudrait mettre beaucoup d'informations gratuites en français, en ce qui nous concerne, et que ça pose le problème des droits d'auteurs. Mais on n'y échappera pas. Il faudrait absolument qu'on étudie ce problème-là. Et, il faudrait aussi que, en termes de communication, on ait des groupes où chacun puisse, comme à l'Union Européenne, s'exprimer dans sa langue. Personnellement, je dois dire que je suis plurilingue, j'ai toujours été éduqué en plusieurs langues. Et il faut bien constater que, sur l'internet, les gens qui ne savent pas s'exprimer dans leur langue maternelle ont un handicap par rapport à ceux qui s'expriment en anglais, c'est-à-dire leur propre langue maternelle ! Au simple point de vue scientifique, cela handicape fortement les non-anglophones par rapport aux anglophones.
Identification. On connaît l'argot des informaticiens, etc. mais on pourrait penser aussi à un soutien aux langues endogènes.
Ludique. Expression de l'âme, éventuellement, communication avec des textes du passé. Je crois que tout ce contexte des langues sur l'internet doit être approfondi.
Ensuite, on a beaucoup parlé de formation d'enseignants. Je ne vais pas rappeler l'utilité de continuer à associer recherche, action et formation dans ce domaine-là. Je voudrais insister sur un point qui m'a frappée ce matin, dans le discours de M. Van Cauwenberghe. Il a insisté sur l'effort qu'on faisait au niveau des écoles secondaires et au niveau des universités. J'insisterai pour qu'on n'oublie pas les hautes écoles, qui sont les lieux où l'on forme les futurs instituteurs et les futurs régents. Il y a un effort, il est vrai, actuellement au niveau de la réforme de cette formation, mais il y a une lacune criante en ce qui concerne leur équipement, y compris au niveau des réseaux.
Kim Veltman
Tout simplement pour souligner que nous sommes dans une Europe curieuse. Il y a une Commission européenne qui veut avoir une vision européenne, mais la culture ne fait pas partie de leur domaine, officiellement. Je crois que l'enjeu pour des organisations comme les chapitres ISOC Wallonie, ISOC France, ISOC Pays-Bas, etc., c'est d'assurer la reconnaissance des contenus et de mettre l'emphase sur leur importance, parce que si nous ne prenons pas en charge la mise à disposition de ces contenus qui existent déjà, il n'est plus crédible de reprocher aux Américains de le faire : c'est à nous de leur montrer que nous avons plus de consistance qu'eux au niveau du contenu et des sources. Et ça, c'est l'enjeu. Personnellement, je travaille depuis six années bénévolement avec la Commission européenne. La Commission propose de grands projets et ensuite, on attend d'être poussé par les autres. Plusieurs projets d'ampleur ont été lancés, puis on dit qu'il n'y a pas d'argent pour les poursuivre. Il appartient à votre chapitre d'insister sur ces contenus et de faire en sorte que la Commission soit réellement embarrassée. Il faut arriver à concrétiser une vision de l'Europe en tant qu'entité cohérente et plus une Europe composée de toutes ces petites provinces féodales comme il y a mille ans. Voilà ma proposition. Elle rejoint ce qu'a dit Patrice Husson dans son intervention. On veut ces réseaux globaux mais construisons-les avec le contenu local. Merci.
Jacques Berleur
Nous pourrions peut-être profiter de la présence de trois membres de la DG13, aujourd'hui dénommée "DG Société de l'Information". En effet, dans le même sens que Kim Veltman, on s'interroge de fait sur tout ce qu'on entend ces derniers temps en provenance ou à propos de la Commission. On nous parle de "eContent", de "eHealth", de "eEducation", de "eGovernment"... On ne parle désormais plus de l'Europe, on parle de l'"eEurope". On oublie quelque chose dans ce discours. Les métaphores qui sont proposées sont porteuses d'un certain type de vision de l'Europe, et ne font pas droit justement à toute l'Europe telle qu'elle existe. On nous construit une Europe où, en fin de compte, tout ne peut se penser que comme ce qui a donné le nom, l'idée, à tous les autres, l'"eCommerce". Personnellement, j'ai une certaine sensibilité à ces questions de terminologie. Je ne vois pas pourquoi on est obligé d'inventer une "eEurope" alors que l'Europe existe et est bien vivante.
Ulrich Briefs
L'intervention de M. Veltman fait écho à quelque chose qui m'a frappé depuis quelque temps. J'ai fait l'observation, en Allemagne comme en France d'ailleurs et surtout au niveau européen, par le fait qu'il n'y a pas de "train" proposé par les gouvernements à la Commission sur le plan de l'éthique des technologies de l'information et de la communication sur lequel la Commission. Ce qui est fascinant, c'est que, après un certain moment, plus personne ne suit les projets.
Je me rappelle que, au sommet de Corfou en 1994, la Commission européenne, le plus haut organe politique, a décidé de créer, jusqu'à l'an 2000, 10 millions d'emplois dans les pays de l'Union européenne. Où sont ces postes de travail ? Personne n'en parle plus. Ils se moquent des gens, c'est notre problème aussi. Une évaluation est à faire des ces rapports qui ont créé des mouvements sans qu'ils ne soient suivis.
Jean Louis Dethier
Cette journée et les différents ateliers - celui sur la gouvernance qui était plus spécifiquement lié à cette question mais également les autres - m'ont fait observer quelque chose qui est peut-être une anomalie. C'est qu'on a effectivement un débat, on a des structures, on a des discussions, il y a même des décisions qui sont prises en terme de gouvernance de l'Internet sur le plan mondial. Le niveau des continents s'est même mêlé de la discussion. Nous venons de l'entendre, ça été expliqué par Christopher Wilkinson et non sans succès.
Mais que fait-on à notre niveau ? C'est vrai qu'on lance des "trains" et parfois, je ne sais pas si on en descend mais, en tout cas, on oublie qu'on est dans le train. On a lancé le train et puis, on se dit : il n'a qu'à continuer tout seul. Or, dans une matière qui évolue aussi vite, il est effectivement nécessaire non seulement de se reposer la question de savoir si on est toujours dans le train, si on sait toujours où le train va, et s'il y a d'autres trains qui ne sont pas sur le point de partir, parce que, si on veut arriver à monter dedans, il faut essayer d'anticiper.
Et, donc, je me dis qu'il y a des gens qui réfléchissent. Pour cette journée, il y en a quand même une cinquantaine. Et il y a un gouvernement wallon, un gouvernement de la Communauté française, il y a un gouvernement fédéral. Ne devrait-on pas, au niveau belge, au niveau Communauté Française, au niveau Wallonie, essayer d'établir cette gouvernance, cette corégulation ? Nous n'avons évidemment pas du tout le même type de responsabilités, le même type de pouvoir mais il n'empêche qu'il y a de l'anticipation, il y a de la prospective à faire par rapport à ce qui va se passer. Il y a un marché, une offre et une demande, mais cette offre et cette demande doivent être anticipées et soutenues.
Le ministre-président a dit ce matin qu'il serait attentif à ce que nous produirions. Je pense que nous pourrions produire une réflexion - et c'est en tout cas une recommandation, une suggestion et du travail entre nous - sur les questions suivantes : comment peut-on mieux structurer cette gouvernance ? que pourrait-on faire comme propositions pour créer des interfaces entre les divers organismes, entre les divers niveaux de pouvoir, le privé et le public, de façon à ce qu'il y ait plus de continuité, plus de succès, plus de transparence.
Jacques Berleur
Cette proposition me permettra de ne pas devoir faire une des recommandations que j'avais notée, parce qu'il me semble avoir entendu, aussi bien dans les propos de Chr. Wilkinson que dans ceux du député P. Ficheroulle et de J. Cordier, l'insistance sur la nécessité de réfléchir le rôle des Etats : comment doit-on organiser les diverses autorités publiques et les associations privées pour que, dans la perspective d'une parole diversifiée et pas seulement à propos des problèmes traités par l'ICANN, mais à propos de problèmes plus larges, on puisse organiser une réel débat démocratique ?
Philippe Destatte
Vous avez avancé dans ce que je voulais dire et je vais essayer d'aller un peu plus loin. C'est vrai que dans les enjeux qui nous sont donnés, il y a des enjeux wallons pour lesquels l'Isoc Wallonie doit se positionner; mais la plupart des enjeux qui ont été évoqués aujourd'hui étaient des enjeux par rapport à la globalisation, à la mondialisation ou à un certain leadership américain, enjeux pour lesquels l'espace dans lequel on doit travailler, c'est au moins l'Europe ou la francophonie, selon les cas. Et là, concrètement, je ne vois pas comment, en tant qu'Isoc Wallonie ou en tant qu'Isoc France ou en tant qu'Isoc Luxembourg, nous pourrons peser sur le pouvoir, sur les responsables politiques de la francophonie ou sur ceux de l'Europe. Je ne vois pas comment on pourra sortir de ce dilemme sans nous organiser, dans le cadre d'une fédération des sociétés de l'Internet, au niveau européen et au niveau de la francophonie. Sinon, nous ne sommes pas crédibles.
Et en nous organisant par rapport à ces deux espaces, citoyen - politique, nous nous organise de la même façon dans le cadre de l'espace plus grand qui est celui de la mondialisation. Je ne suis pas naïf, je sais qu'il y a des résistances et des réticences. Mais si on ne les surmonte pas de façon endogène, à partir du bottom-up, on n'arrivera pas à peser sur ces enjeux-là.
Jacques Berleur
Dans ce sens-là, permettez-moi trois suggestions que j'ai relevées pendant la journée pour déterminer des projets concrets. Ph. Destatte a fait appel à l'implication de tous les chapitres francophones de l'Isoc, pour travailler à la conception et à la diffusion de la terminologie, par exemple. On pourrait continuer dans ce domaine et le faire au niveau de l'Isoc francophone à organiser.
Deuxième suggestion : M. Havet évoquait le problème des cours pour les professeurs de l'enseignement secondaire. Moi-même, j'ai eu de nombreux contacts avec des enseignants et je peux vous assurer que, bien souvent, ils ne savent pas où aller ou comment s'orienter. Il y a cependant une production francophone. Il faudrait peut-être organiser un site portail qui aiderait les enseignants à trouver ce qu'ils cherchent. On pourrait créer ce site entre chapitres francophones de l'Isoc, tout en restant attentifs au fait que les cultures sont différentes suivant qu'on est au Québec ou dans le sud de la France, par exemple
Troisième suggestion, j'ai songé aussi, à propos des cours en ligne par exemple, qu'il faudrait commencer à classifier cet ensemble et, éventuellement, proposer des sites où on pourrait trouver assez aisément des cours en français, de qualité et référencés de manière publique. Je vous livre simplement une petite expérience. J'ai, dans le cadre d'une recherche sur l'université virtuelle, visité la fameuse WWW Virtual Library (http://www.vlib.org). J'ai été très étonné de voir, par exemple, que sur le site qui donne tous les renseignements sur les travaux en matière d'ingénierie civile - mais je crains bien que cela soit vrai aussi pour les autres spécialités -, aucune référence n'est faite à aucune de nos universités de la Communauté française (cfr Civil Engineering http://www.ce.gatech.edu/WWW-CE/universities.html). Tout est fait par des sites anglais, américains et vous ne trouvez, dans ces sites qui sont des véritables bibliothèques, aucune référence à des travaux qui se font chez nous.
Les Isoc francophones pourraient essayer de se liguer et d'avancer. Je crois qu'il faut avancer à petits pas. On ne pourra pas embrasser l'ensemble.
Maurice Havet [#?]
Concernant ce qu'a dit M. Destatte, de l'Institut Jules Destrée, je pense qu'effectivement, il y a lieu de davantage jouer au niveau de la francophonie. J'insiste là dessus, parce que je pense que, actuellement, la francophonie ne remplit pas son rôle, et notamment en matière de nouvelles technologies de l'information. C'est vrai que des structures existent. C'est vrai qu'il y a le Fonds francophone des inforoutes qui peut fournir des aides, qui peut initier des projets mais je crois que là, il y a moyen d'intervenir et de relancer une dynamique. Pour ça, vous avez des représentants officiels de la Communauté, du CGRI qui siègent là-bas. Je crois que vous devriez les mobiliser davantage pour qu'ils interviennent et qu'ils jouent ce rôle auprès de la francophonie. Personnellement, je suis associé à des projets. Ça me frappe de voir que vous parliez d'un portail qui reprendrait l'ensemble des sites qui pourraient intéresser le monde enseignant. Je suis impliqué dans un projet sur la refondation de l'enseignement technique, je suis sidéré de voir que le suivi n'est pas assuré au niveau de la francophonie comme s'il y avait, à certains moments, des mécanismes qui ne se mettaient pas en place. Je crois qu'il y a lieu d'intervenir à ce niveau-là également. C'est un lieu à privilégier et où l'action doit porter.
Au niveau de la formation, il est clair que ce n'est pas facile parce qu'il y a, en jeu, une pédagogie différenciée qui doit être adaptée à cette formation : il y a des débutants, des experts du moins, ils se disent experts avec de grosses différences d'âge. Au niveau de l'information, il est clair que l'information est partagée, diffusée que ce soit pour l'histoire du Roquefort ou pour des trucs et astuces; là, ça fonctionne très bien. Au niveau du local, on remarque de plus en plus des communautés qui se créent dans les écoles ou dans une activité de l'école, que ce soit du judo ou une exposition de peinture ou un voyage à la montagne. Il y a encore beaucoup de préjugés sur l'internet : l'internet ne change pas les comportements, il les exacerbe. Cela, il ne faut pas l'oublier.
Je terminerai en disant que technologiquement, nous savons tous que tout est possible, même d'ici vingt ans. Mais budgétairement et humainement, c'est tout autre chose.
Marie-Anne Delahaut
Je voudrais simplement dire, concernant les conclusions tirées aujourd'hui sur la validité du travail et notamment sur le plan de la francophonie, que nous y avons travaillé depuis plusieurs semaines, avec notamment, Richard Delmas, Jean-Claude Guédon et Bruno Oudet. La proposition a été faite de créer un portail en langue française comprenant un anneau informatique, dans le style de ce qui existe au niveau des Web rings, pour valoriser les contenus et le savoir. Le projet s'attacherait à ne pas reproduire un travail existant déjà au niveau des bibliothèques virtuelles, par exemple, mais bien à permettre la mise en ligne, sur un site unique, de tout ce qui existe au niveau des bibliothèques, au niveau des universités, au niveau des sources de données de la francophonie. Ma proposition, dont la trace est dans nos échanges de courrier électronique, est que le portail puisse s'appeler par exemple "Anneau Francité". J'avais en projet, après ces rencontres de l'Isoc Wallonie - et ça pourrait être la semaine prochaine, j'ai l'accès serveur, une disponibilité de sites et d'adresses - de mettre cette structure en uvre immédiatement et avec toutes libertés de collaboration. J'avais fait la proposition d'inscrire, au niveau des privilèges de propriété du site - puisqu'il faut réserver le site au niveau des nom de domaine -, une propriété partagée avec Jean Claude Guédon et Bruno Oudet (qui est depuis président d'honneur de l'Isoc France, rassemblant ainsi le Québec, la France et la Wallonie. C'est évidemment une proposition tout à fait ouverte. Le travail est en cours et peut être mis en uvre directement. Au niveau de cette annonce qui pourrait donc vous être communiquée à tous, puisque nous disposons de toutes vos adresses électroniques, toutes les suggestions sont évidemment les bienvenues. (Applaudissements dans la salle).
Marianne Poumay [#?]
Juste un petit mot par rapport à l'intervention de M. Havet concernant le réseau francophone des inforoutes. Je pense que, effectivement, au niveau de la francophonie, il pourrait y avoir plus de présence mais j'étais personnellement dans les évaluateurs des projets des inforoutes l'année dernière et je peux vous dire que le sujet est relativement limité et, donc, l'action est également limitée. Je pense qu'il y a de très bons projets qui ont été sélectionnés, il y a de très bons projets en cours de réalisation, mais on ne sait pas faire beaucoup avec peu d'argent. C'est un élément à retenir pour toutes les actions. Je pense que certains projets ont plus de finance au niveau européen que celui favorisant le développement des inforoutes francophone.
Au niveau de l'enseignement et de l'apprentissage de l'enseignement à distance en particulier, je pense que des constats, on en a fait toute une série ce matin. Au niveau de la qualité, je pense qu'il n'y a pas trop de souci à se faire pour l'instant. On va vers quelque chose de très très bon. Cependant, tant en formation initiale qu'en formation continuée, la demande explose : elle dépasse cette offre qui est là, qui est présente. Je pense que, au niveau des actions, ce que la Wallonie doit faire aujourd'hui, c'est vraiment accentuer la démultiplication de l'offre liée à l'enseignement à distance. Encourager la production locale - on l'a déjà souligné , c'est aussi une manière de respecter la langue, la culture et les intérêts économiques locaux, plutôt que la production externe. Comment peut-on l'envisager très pratiquement ? C'est de nouveau quelque chose qui demande des financements mais il n'y a pas de secret : si on veut que l'offre se démultiplie, il faut aussi obtenir les financements adéquats! Je pense qu'on peut aider massivement les acteurs de la formation que sont les PME, des institutions publiques, les Ecoles supérieures on a parlé des Hautes Ecoles - : qui sont toute une série d'acteurs qui ont ## une formation et qui savent où aller les chercher, qui ne veulent pas forcément les reconstruire entièrement chez eux. Mais, je pense qu'il faut les aider à mettre ces ## en ligne et à imaginer des scénarios pédagogiques qui supportent le contenu. Il y a pour l'instant, rien qu'en Wallonie, à ma connaissance, au moins quatre centres - donc je ne prêche pas uniquement pour ma paroisse -, il y a au moins quatre centres qui peuvent être des leviers comme cela, qui aident les convoyeurs de contenu à placer leur contenu en ligne et à donner ainsi une offre locale en enseignement à distance. Je pense que, si on aide ces gens à mettre leur contenu en ligne, au travers au départ de quatre centres, ça peut être dans deux ans, au travers de plus de centres, de quinze centres. Pour l'instant, on est peu nombreux encore à pouvoir proposer ce service et cette offre d'accompagnement de mise ## mais on n'est pas du genre à vouloir procéder à ## surtout en tant qu'universités. Ce qu'on veut ce que les choses s'améliorent, que les contenus soient toujours meilleurs et qu'un maximum de gens y aient accès. On ne demande qu'à partager ce qui est pour l'instant notre raison de vivre. Je pense que c'est avec les financements qui aident les gens qui ont le contenu qu'on y arrivera. C'est valable aussi au niveau de l'ISOC. J'en ai parlé au niveau de la Wallonie mais c'est valable aussi au niveau de l'ISOC. Conscientiser la population mondiale à cette richesse que peut constituer l'enseignement à distance, je pense que c'est important, ainsi que de nouveau aider les populations localement à mettre à distance, à mettre à disposition leurs contenus locaux. Je pense que c'est le même processus qui doit s'amorcer au niveau mondial. On peut peut-être commencer au niveau wallon ..
(#La fin est doit être réécoutée).
Richard Delmas
Je crois qu'il y a 3 mots qui résumeraient peut-être un petit peu les 3 ateliers, qui pourraient avoir un niveau européen.
Le premier, je crois que c'est un peu le dernier atelier, c'est le mot de solidarité. On constate que nous vivons dans un monde qui n'est pas solidaire, dans un monde
(#.. à compléter)
Jacques Berleur
Une petite remarque générale pour les participants aux les différentes tables rondes et notamment pour ceux qui ont été frustrés dans leur temps de parole : nous accueillerons volontiers leurs textes que nous mettrons évidemment à disposition de l'équipe le plus vite possible.
Une remarque encore avant de lire la motion du Québec. Des suggestions sont ici faites, mais nous ne sommes pas très nombreux; il me paraît donc important de faire appel aux bonnes volontés pour travailler sur des sujets dont on ressent bien l'urgence, sinon, comme le disait Ulrich Briefs, ce sera comme le sommet de Corfou : de belles paroles qui ne sont pas suivies d'actes. Pour cela, nous avons besoin de votre aide. Le mieux ne serait-il pas d'envoyer un petit mot à Marie-Anne Delahaut lui indiquant le thème pour lequel vous vous porteriez volontaire et le sens dans lequel vous souhaiteriez travailler ?
Jean-Louis Dethier
Nous vous invitons tous à vous associer aux travaux qui construiront les prochaines rencontres de l'Isoc Wallonie.
Marie-Anne Delahaut
Monsieur le Président, permettez-moi d'associer, à votre appel, les remerciements que nous voulons adresser aux partenaires de ce projet de l'Isoc Wallonie, les membres de son Comité exécutif notamment, qui ont uvré depuis un an à la réflexion dont les conclusions vous ont été présentées ici et dont les logos de chacun se trouvent rassemblés sur le site et sur le dépliant : les Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur, l'Université de Liège, l'Université libre de Bruxelles, la Commission européenne, DG Société de l'information, le Ciger, Deloitte & Touche et l'Institut Jules Destrée. Nous saluons également nos amis qui viennent de loin, représentant l'Isoc France, l'Isoc Luxembourg et l'Isoc Québec. Toute cette équipe nous permet visiblement d'envisager une prochaine édition des rencontres de l'Isoc Wallonie.
Jacques Berleur
Permettez-moi maintenant de vous proposer la motion déposée par l'Isoc Québec :
"L'Association Isoc Québec, en collaboration avec l'Institut des Technologies de l'information et de la Formation (INTIF) de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie et avec le soutien du gouvernement du Québec, compte inviter, à Québec, vraisemblablement dans la semaine du 19 novembre 2000, les représentants des associations ISOC des pays de la Francophonie. Cette rencontre devrait permettre d'examiner un certain nombre d'actions concertées à réaliser relativement à quelques questions d'intérêt commun, dont les suivantes :
a. la diversité culturelle et linguistique sur les inforoutes dans la perspective de favoriser le plurilinguisme dans l'internet et, de façon spécifique, de créer une masse critique de contenus francophones de qualité sur les inforoutes;
b. la formation et le perfectionnement des ressources humaines des associations ISOC des pays de la Francophonie, notamment par l'usage des technologies;
c. les activités d'échange et de coopération en matière de création de sites web et de développement d'applications de commerce électronique au bénéfice des PME-PMI, des collectivités locales et des organisations sans but lucratif;
d. l'adaptation des technologies des inforoutes aux besoins spécifiques d'infrastructures des pays de la Francophonie du Sud (technologies sans fil, satellite, radio-communications, etc.);
e. la mise en place d'un réseau virtuel et de divers forums d'échange et de veille entre les associations ISOC des pays de la Francophonie afin d'assurer la continuité des concertations.
L'Association Isoc Québec est confiante d'organiser cet événement en novembre prochain, sous réserve d'un certain nombre de formalités administratives et financières en voie de confirmation.
Signé : Jean-Claude Guédon, Professeur titulaire, Département de littérature comparée, Université de Montréal, Président de l'Association Isoc Québec
Pierre Lamothe, Coordonnateur, Affaires canadiennes et internationales, Conseil du trésor, Québec, Sous-secrétariat aux inforoutes et aux ressources informationelles, Administrateur de l'Isoc Québec.
(Applaudissements dans la salle).
La motion est acceptée à l'unanimité.
La parole est maintenant à Bruno Oudet, président de l'Isoc France.
Page mise à jour le mardi 26 juin 2001